Interview: Yue Wang
17 septembre 2006
Yue Wang (2626)
Yue Wang, 19 ans, est natif de Taiyuan une ville au cour de la Chine, distante de quelque 500 km de Beijing au sud de la frontière de la Mongolie. Il est pratiquement inconnu en Occident, si ce n'est un titre de champion du Monde des moins de 12 ans. Aux dernières Olympiades de Turin son talent explose : c'est la grande révélation masculine de l'épreuve. Au 4ème échiquier de l'équipe chinoise, conduite par Bu Xiangzhi (qui a obtenu sa première norme de MI en 1999 ici à Lausanne), il réalise 10 sur 12 avec une performance de 2837!
GB: Avez-vous quelque chose à ajouter?
YW: J'ai été champion de Chine en 2005.
GB: En 1978, Liu Wenzhe a été le premier chinois à battre un GM, en l'occurrence Donner. Comment expliquez le chemin parcouru depuis?
YW: Lorsque j'avais dix ans, Liu Wenzhe a été mon professeur, mais il ne joue plus. Tous les forts joueurs chinois sont à Beijing, où nous nous entraînons tous ensemble. Mon professeur actuel est Ye Jiangchuan.
GB: Récemment trois Chinoises ont été couronnées par le titre de championne du monde FIDE, Xie Jun, Zhu Chen et Xu Yuhua, actuelle tenante du titre. Voyez-vous prochainement un candidat potentiel pour le titre masculin?
YW: Ni Hua et j'espère, moi-même.
GB: Les échecs sont-ils populaires en Chine?
YW: Ce n'est pas encore le cas, mais le nombre de joueurs ne cesse de croître.
GB: En ce qui vous concerne, êtes-vous un professionnel, soutenu par le gouvernement ou des sponsors?
YW: La fédération chinoise aide les bons joueurs.
GB: C'est votre première visite dans la capitale Olympique?
YW: Oui.
GB: Que pensez-vous de la formule du tournoi, sa mixité, sa cadence?
YW: Je trouve plus intéressant de jouer contre des hommes. Ce sont surtout les filles qui bénéficient de plus de possibilités de progresser dans des tournois mixtes. Je préfère les cadences lentes, spécialement avec le système Fischer. J 'ai une préférence pour la cadence de 2 heures pour 40 coups, suivi d'1 heure pour 20 coups et 50 minutes avec rajout de 30 secondes par coup pour terminer la partie.
GB: Vous avez terminé le match France-Chine lundi dernier. Pourquoi n'êtes-vous pas venu directement à Lausanne sans faire un détour par Beijing?
YW: C'est sur la demande de ma Fédération.
Interview fait avec la collaboration de Lindo Duratti.
Georges Bertola
Responsable du Service de Presse
